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La vie maritime de Split et de Zadar du XIIIe au XVe siècle

Le long de la côte adriatique orientale, l’espace maritime a favorisé l’organisation des cités portuaires en communes autonomes dès le XIIe siècle. La Couronne croato-hongroise, implantée sur le continent, exerce son pouvoir de loin en loin en arrière plan. A la différence des villes royales libres de l’espace terrestre, qui demeurent sous l’influence directe du roi et dont la population est sujette aux caprices des grands seigneurs environnants, les cités côtières sont gouvernées et légiférées par leurs propres populations grâce à cette ouverture sur le monde offerte par le grand large, l’organisation communale similaire en vis-à-vis sur le littoral occidental et la multiplicité des ressources, terrestre et maritimes. Sur près de trois siècles et jusqu'en 1409, Zadar est le plus grand centre politique, économique, voire culturel (la première université croate y est fondée en 1386) de cet espace adriatique oriental – loin devant Dubrovnik, commune au territoire étriqué dont la population est concentrée sur le trafic des métaux du continent jusqu’au milieu du XVe siècle. Le premier droit public de pêche y apparaît (en 986) et la cité puise sa richesse de la plus grosse exploitation de sel du bassin adriatique. Les contrats commerciaux de libre échange avec des partenaires stratégiques sont résolument tournés vers la mer : celui avec Senj permet la fourniture en bois de construction pour le chantier naval ; celui avec Ancône facilite les échanges avec le continent nord-africain. Dans ce contexte, tant que la puissance de Venise repose sur ses échanges privilégiés avec les pays orientaux, Zadar représente surtout une escale stratégique sur la trajectoire maritime qui relie la Sérénissime aux ports levantins. Les bouleversements économiques et politiques qui secouent le monde méditerranéen au cours du XVe siècle ont notamment pour répercussion une ponction économique et une implication politique plus poussées de la République Venise sur son Stato da Mar. En conséquence, Zadar se transforme en un morne centre administratif – voire d’espionnage – en Adriatique orientale, aux initiatives restreintes et peu significatives jusqu’en 1797. Split, commune moyenne animée par un trafic dynamique et intermédiaire entre l’arrière-pays et les ports d’Italie du sud, voit au contraire son rôle transitaire renforcé à la fin du XVIe siècle. La cité splitoise devient alors une interface entre le continent ottoman et l’espace maritime occidentalo-italien avec la fondation de son escale en 1592. Contrairement aux accords commerciaux signés jusque là, cette initiative n’est en rien locale, elle est la résultante d’une concertation de deux puissances, Venise et la Porte, pour s’adapter aux défis posés par l’ouverture du monde sur l’espace atlantique.

la mer, Split, Zadar, XIIIe-XVe siècles

U izdanju su nažalost bile izostavljene fussnote i zaključak nije upisan (ovdje je u sažetku)